Feuille de route en quatre étapes dévoilée par les chefs religieux en RDC pour mettre fin à la violence prolongée

Kinshasa, 28 août, 2025 / 10:26 PM

Les chefs religieux de la République démocratique du Congo (RDC) ont présenté une feuille de route détaillée pour un processus de paix national et inclusif dans ce pays d'Afrique centrale déchiré par la guerre.

Dans le document présenté le 25 août au président Félix Tshisekedi, les membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), de l'Église du Christ au Congo (ECC), de la Plateforme des confessions religieuses au Congo et de la Coalition interconfessionnelle pour la nation (CIN) décrivent cette feuille de route comme « une action pastorale et prophétique » visant à mettre fin à des décennies de conflit armé et à instaurer une réconciliation durable.

Ils expriment leur inquiétude face à « la gravité persistante du cycle récurrent de conflits armés qui ont ravagé la République démocratique du Congo au cours des trente dernières années, causant tragiquement la mort de millions de Congolais ».

Les chefs religieux déplorent la résurgence d'un nouveau conflit armé impliquant l'AFC/M23, soutenu par le Rwanda, qui, selon eux, s'ajoute à la présence déjà alarmante de nombreux groupes armés dans le pays, tant nationaux qu'étrangers.

Ils soulignent la nécessité urgente de rassembler « les fils et les filles » du pays dans le cadre d'un dialogue national et inclusif afin de trouver « des solutions holistiques, durables et adaptées aux causes profondes qui alimentent ces conflits armés et menacent l'existence même de notre nation ».

La feuille de route, soumise à l'unanimité au chef de l'État et, à travers lui, au peuple congolais, s'articule autour de quatre étapes clés.

Étape 1 : Le mois de la paix

Cette première phase vise à instaurer « un climat de confiance mutuelle et de désescalade politique ».

Selon les chefs religieux, cette phase comprendra à la fois des activités spirituelles, notamment un service œcuménique national, même dans les zones contrôlées par les rebelles, et des efforts de sensibilisation visant à apaiser les tensions politiques, à garantir un cessez-le-feu et à soutenir les civils déplacés.

Les activités menées au cours de cette étape viseront également à promouvoir la tolérance, le pardon, la fraternité sociale, la non-violence, la réconciliation communautaire et le retour progressif à la cohésion nationale.

Étape 2 : Dialogue d'experts

Cette étape consiste à réunir des universitaires, des intellectuels et des professionnels congolais du pays et de la diaspora afin d'élaborer « des feuilles de route pratiques pour un redressement rapide et un développement accéléré ».

Les thèmes abordés comprendront la défense, la gouvernance, la gestion de l'environnement, les processus démocratiques, la justice et la coopération régionale.

Étape 3 : Dialogue politique

Décrite comme « l'aboutissement du processus », cette étape vise à parvenir à un consensus entre la majorité au pouvoir, l'opposition non armée et armée, la société civile, les chefs traditionnels, la diaspora et les personnalités indépendantes.

L'objectif est de parvenir à un « compromis patriotique » offrant des solutions holistiques et durables et de présenter les résultats au président comme fondement d'un « pacte social pour la paix et le vivre ensemble ».

Étape 4 : Conférence internationale

Un secrétariat technique coordonnera les préparatifs de deux réunions mondiales : une conférence internationale sur la paix et le vivre ensemble dans la région des Grands Lacs et une autre sur le financement de la reconstruction post-conflit en RDC.

Déclarant que cette initiative « n'est pas une initiative ordinaire, mais une action pastorale et prophétique », les chefs religieux exhortent le président « à prendre d'urgence des mesures pour lancer officiellement ce processus de paix national et inclusif ».

Ils appellent également les partenaires internationaux « à reconnaître rapidement ce processus et à lui apporter un soutien sincère et constructif ».

Aux Congolais, les chefs religieux ont adressé une prière, disant : « Nous prions Dieu Tout-Puissant, Maître du temps et des circonstances, de guider le cœur de nos concitoyens... vers une orientation pacifique et patriotique de notre destin commun, afin que notre rêve collectif de construire un Congo plus beau qu'auparavant puisse se réaliser d'ici 2060, centenaire de notre indépendance nationale ».

« Rien n'est impossible à ceux qui, dans la prière, demandent à Dieu de les transformer en artisans de paix et en bâtisseurs de relations familiales et intercommunautaires non violentes, unies et fraternelles », déclarent les chefs religieux dans le document de la feuille de route du 25 août.